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Gửi bởi chipbong ngày 06/03/2009 08:20
Đã sửa 1 lần, lần cuối bởi chipbong vào 06/03/2009 08:22
Le petit optimiste
Dès le matin j'ai regardé
j'ai regardé par la fenêtre :
j'ai vu passer des enfants.
Une heure après, c'étaient des gens.
Une heure après, des vieillards tremblants.
Comme ils vieillissent vite, pensai-je!
Et moi qui rajeunis à chaque instant!
Gửi bởi chipbong ngày 06/03/2009 00:47
Đã sửa 1 lần, lần cuối bởi chipbong vào 06/03/2009 00:47
Un oiseau
Un oiseau, lorsqu'il va, sur la mer,
Porter mémoire de la terre à la limite de ce jour
De lumière et d'amour, un oiseau…
Comment dire cela sans défaire l’ouvrage
Des yeux, des mains et de tout le visage,
Et sans tuer en nous l'oiseau et le langage...
Comment dire cela sans rougir et se taire…
Toute œuvre est étrangère, toute parole absente,
Et le poème rit, et me défie de vivre
Ce désir d'un espace où le temps serait nul.
Et c'est don du néant, ce pouvoir de nommer.
Un oiseau, lorsqu'il va sur la mer, comme on respire,
Cet instant qui ne dure que pour mourir, là-bas,
Depuis le commencement du monde jusqu'au dernier naufrage,
Et peut-être plus loin, vers la dernière étoile, la première parole,
O comment dire cela.
Gửi bởi chipbong ngày 06/03/2009 00:33
Jacquemard et Julia
Jadis l'herbe, à l'heure où les routes de la terre s'accordaient dans leur déclin, élevait tendrement ses tiges et allumait ses clartés. Les cavaliers du jour naissaient au regard de leur amour et les châteaux de leurs bien-aimées comptaient autant de fenêtres que l'abime porte d'orages légers.
Jadis l’herbe connaissait mille devises qui ne se contrariaient pas. Elle était la providence des visages baignés de larmes. Elle incantait les animaux, donnait asile à l'erreur. Son étendue était comparable au ciel qui a vaincu la peur du temps et allégé la douleur.
Jadis l'herbe était bonne aux fous et hostile au bourreau. Elle convolait avec le seuil de toujours. Les jeux qu’elle inventait avaient des ailes à leur sourire (jeux absolus et également fugitifs). Elle n'était dure pour aucun de ceux qui perdant leur chemin souhaitent le perdre à jamais.
Jadis l'herbe avait établi que la nuit vaut moins que son pouvoir, que les sources ne compliquent pas à plaisir leur parcours, que la graine qui s’agenouille est déjà à demi dans le bec de l’oiseau. Jadis terre et ciel se haïssaient mais terre et ciel vivaient.
L'inextinguible sécheresse s'écoule. L'homme est un étranger pour l'aurore. Cependant à la poursuite de la vie qui ne peut être encore imaginée, il ya des volontés qui frémissent, des murmures qui vont s'affronter et des enfants sains et saufs qui découvrent.
Gửi bởi chipbong ngày 06/03/2009 00:17
Crépuscule
Ce n'est pas la nuit, c'est la lune.
Le ciel, doux comme un bol de lait, te fait sourire, vieil amoureux.
Et tu me parles d'eux. Ils ornent ton esprit, ils ornent ta maison, ils ornent notre vie.
Mon ami, ils sont trop : père, mère, enfants, femme, à n'être pas heureux.
Pourtant, ton rêve est calme,
et je calcule trop.
Nguồn: Poèmes pour tous: choix de poèmes 1917-1952 (Éditeurs français réunis, 1952)
Gửi bởi chipbong ngày 06/03/2009 00:09
Les Oeillets rouges
Dans ces temps-là, les nuits, on s'assemblait dans l'ombre,
Indignés, secouant le joug sinistre et noir
De l'homme de Décembre, et l'on frissonnait, sombre.
Comme la bête à l'abattoir.
L'Empire s'achevait. Il tuait à son aise,
Dans sa chambre où le seuil avait l’odeur du sang.
Il régnait, mais dans l'air soufflait La Marseillaise,
Rouge était le soleil levant.
Il arrivait souvent qu'un effluve bardique,
Nous enveloppant tous, faisait vibrer nos cœurs.
A celui qui chantait le recueil héroïque
Parfois on a jeté des fleurs.
De ces rouges œillets que, pour nous reconnaître,
Avait chacun de nous, renaissez, rouges fleurs.
D'autres vous répandront aux temps qui vont paraître,
Et ceux-là seront les vainqueurs.
Gửi bởi chipbong ngày 05/03/2009 23:32
J’ovationnerai le soleil qui est une gerbe de gestes !
Les oiseaux des eaux secouèrent les fines cendres du sommeil et s'envolèrent. La brise souffla sur chaque rose comme pour une braise. Le feu gagna la part du monde sous nos yeux. Nous appelâmes lumière ce feu qui tout embrase et laisse tout intact. L'arbre reprit sa hauteur dans l'âtre de l'orient.
Oui ma vie ne fut qu'un cri étincelle éternelle !
Nguồn: Défense et illustration (NXB Granit, 1996)
Gửi bởi chipbong ngày 05/03/2009 21:12
Madeleine et Marie
(À Louise Michel)
Dans un faubourg tout brumeux d'industrie,
Où grouille l'homme, où grondent les métiers,
Deux blondes sœurs, Madeleine et Marie,
Faisaient penser aux fleurs des églantiers.
Elles poussaient dans la ville malsaine,
Pures d'instinct, chants d'oiseaux, rires fous,
L'homme a tué Marie et Madeleine.
Ah! que la honte en retombe sur nous!
Ce lit d'hospice a les plis d'un suaire :
C'est Madeleine, elle est morte à vingt ans.
Déjà squelette avant qu'un peu de terre
Couvre son corps du linceul du printemps.
Voici sa carte!... Une fille de joie,
Joie? ah! voyez!... la ville a des égouts,
Et sous nos yeux, un pauvre enfant s'y noie.
Ah! que la honte en retombe sur nous!
Marie aussi, chaste comme pas une,
Du travail âpre a bu l'épuisement.
Fleurs d'oranger, sur la fosse commune,
Vos brins fanés sont tout son monument.
L'aiguille est lourde à la main qui la tire;
Marie, usant ses nuits pour quelques sous,
Est au métier morte vierge et martyre,
Ah! que la honte en retombe sur nous!
Marie, ô toi, qui filais de la laine,
Repose bien tes jours inachevés.
Dors bien aussi, ma pauvre Madeleine,
Qui de leurs lits tombas sur les pavés.
Et tous les jours Madeleine et Marie,
Quand des milliers succombent comme vous,
Rien dans nos cœurs ne se révolte et crie :
« Ah! que la honte en retombe sur nous! »
Nguồn: Chants révolutionnaires (Éditions sociales internationales, 1937)
Gửi bởi chipbong ngày 05/03/2009 20:39
Syllogisme
(sur un air de complainte)
Immortel est Socrate :
on parle encore de lui.
Or, Socrate est un homme,
or on parle des hommes,
Donc immortels ils sont.
Immortels sont les êtres
qui vivent sur la terre
les bêtes, les poissons,
les plantes et les pierres,
immortelles la vie
et la réalité.
Mais moi, moi qui vous parle,
je suis fait pour mourir,
telle est la vérité.
A chaque instant je meurs
je meurs à chaque aurore
et tout ce qui revit
et tout ce qui sourit
et l'amour immortel
ils vivent de ma mort.
Nguồn: Le fleuve caché: poésies 1938-1961 (NXB Gallimard,1968)
Gửi bởi chipbong ngày 05/03/2009 03:14
Le poète de trente ans
Me voici maintenant au milieu de mon âge
Je me tiens à cheval sur ma belle maison;
Des deux côtés je vois le même paysage,
Mais il n'est pas vêtu de la même saison.
Ici la terre rouge est de vigne encornée
Comme un jeune chevreuil. Le linge suspendu
De rires, de signaux accueille la journée ;
Là se montre l’hiver et l’honneur qui m’est dû.
Je veux bien, tu me dis encore que tu m'aimes,
Vénus. Si je n'avais pourtant parlé de toi,
Si ma maison n'était faite avec mes poèmes,
Je sentirais le vide et tomberais du toit.
Gửi bởi chipbong ngày 05/03/2009 02:59
La belle saison
A jeun perdue glacée
Toute seule sans un sou
Une fille de seize ans
Immobile debout
Place de la Concorde
A midi le Quinze Août.
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