Aimer à l’instar de George Sand

Predestination paradisiaque
Rendez-vous à Paris
Pourquoi m’as-tu choisie
Pour ce chemin de merveilles ?
Ton chemin, je l’ai anxieusement souhaité
Tu m’as bien comprise
Avec ces pages de poésie-tourbillon tu te libères souverainement
Hé femmes, aimez et vivez jusqu’au bout comme vous le voulez
Ne vous empêtrez pas de complexes! Trêve de cachotteries et de pleurnicheries! Commencez à vivre sans résignation sans attendre des condescendances
Tu perces de multiples fenêtres au moyen des vocables langage comme héritage culturel
Tu écris dans un superbe, enchanteur vietnamien
Ainsi tu me faisais l’éloge comme première déclaration d’amour
Paris émaillée
Je commence mon amour pour toi par docilité, je le sais
La voiture en guise de couche nuptiale s’envole discrètement au milieu des millions de nimbes miraculeuses
Tu m’amènes jusqu’ici
Est-ce parce qu’une entente parfaite nous liait spontanément dès le premier moment où on se rencontra?
Mes lèvres hivernales deviennent fumantes à force de baisers brûlants que tu me donnes incessamment depuis ce matin
Ta manière spécifique d’aimer et de me prodiguer tes tendres bises rajeunit la ville les musées d’art se répandent dans la rue
Étrange espèce de plante qui ne connait ni hypocrisie ni soumission ni n’accepte l’ambiguïté en échange de la sécurité fleur extraordinaire et singulier parfum au milieu des herbes folles
Nuit d’entente en plein épanouissement
Tout ce que nous deux avons fait est fait à l’injonction de notre cœur
George Sand le comprend bien elle nous observe et nous sourit de son coin dans le café
Là où elle venait souvent diner écrire et aimer
Tout comme plus d’un siècle auparavant des fleurs violacées de lilas et des plantes grimpantes s’enlacent éperdument sur les toits où s’attroupent des pigeons non apprivoisés
Tout comme en ces jours-là, des murs d’un blanc laiteux tels des seins opulents débordant de sève semblent une invitation
Aurore Lucie renonçant à son titre de baronne Dudevant quittait le palais Nohant pour venir à Paris faire révolte et établir un ordre nouveau
Changer le temps au moyen des amours qui bouleversent la société
Faisant irruption dans l’histoire avec sa superbe féminité, elle élevait sa voix puissante de femme, répudiant le monde résigné des femmes silencieuses
L’artiste fit la révolution avec son cœur amoureux et audacieux, s’insurgeant vaillamment contre son temps, créant des courants marqués de son cachet
Sans se soucier de la foule qui se gaussa, se fâchea puis prit peur
(La foule partout et en rout temps c’est comme ça!)
Seuls de rares hommes d’une valeur exceptionnelle furent capables d’aimer une telle femme…
Ainsi cette nuit marque notre Rencontre Providentielle
Dans cette maison emplie de l’haleine des amoureux
George Sand dans sa merveilleuse robe s’attable avec A. Musset,
J. Sandeau, puis vient Chopin avec sa musique immortelle
Grand banquet réunissant Valentine, L’histoire de ma vie sans épilogue, et Balzac, et Hugo, et Proust…
Flaubert est aussi à table, trinquant, fumant avec délices, nous lorgnant malicieusement alors qu’on se caresse
De nouveau résonne la voix de George Sand, s’échappant de l’ère de la solitude, promettant des dialogues dans l’ère nouvelle
Personne ne peut être jaloux d’une telle femme
Elle déclare son amour à ses grands hommes et ne manque de nous féliciter
George Sand t’aime aussi, oui, comment ça peut être autrement
Son cœur ardent jusqu’à maintenant ne cesse de réclamer l’amour
Et puis très compréhensifs, ils se retirent tous pour nous laisser le champ libre – tout un univers à nous seuls
Et les oiseaux d’entonner voluptueusement toute la nuit des chansons d’amour éternelles
Quand bouche à bouche tu m’offres la première olive, tous les champs d’olivier d’Europe portent fruit
Quand nous dégustons ce mets succulent de poisson, tous les poissons réjouis frappent leurs ailes dans l’air
Quand nos doigts s’enlacent, les parallèles se dilatent à la surface de la terre
Quand tu me couves, l’équateur déploie ses courbes changeantes
Le café George Sand devient palais somptueux, temple sacro-saint, hall de noces
Cette nuit, en nous aimant l’un l’autre comme le faisaient Sand et
Musset, nous avons miraculeusement renoué les deux temps par nos vaisseaux sanguins enflammés
La chambre peuplée de rêves et d’effluves de vin, et tes lèvres, et tout ce qu’on se transmet l’un à l’autre par la chaleur illimitée et l’intensité de nos regards passionnés,
par le toucher-télégramme spécifié dans ce monde chaotique et constamment perdu
En plein délire amoureux, nous sentons l’échauffement du globe
L’hiver glacial et cinq mille lieues de distance, n’importe!
Point n’est besoin d’en chercher la raison, mon cher savant!
La philosophie s’avère impuissante!
Silence, gardons un silence absolu
Pour que je puisse implanter dans le monde les plus belles paroles d’amour et davantage
Non seulement parce que tu veux que je t’aime et écrive à la George Sand, semble-t-il