Amorécitals

J’aime m’explorer à travers le secret de la nuit
Longeant les sentiers froids
Et voilà la forêt ensoleillée
Nuit-soif
On fait l’amour en somnolant
Nuit-passion
Je me roule dans tes bras
Tu sais bien que pas un instant
Je ne peux m’empêcher
D’aimer ni toi ni la poésie
Difficile un certain soir j’irais très tôt au lit
Ou bien je vais m’accroupir ronger
Les termites blamant les battants de porte
Laissant toute pudeur, toute haleine je cours vers toi et mon recueil de vers
J’ai vingt-cinq bourgeons verts
Pour le vol d’amour il n’y aura pas d’horizon
Seule pendant des nuits seules des battements d’aile
Seule l’intimité de l’espace sonographique
Aimer c’est tout braver, narguant toute dure interdiction
Rien jamais rien comme obstacle, hésitation, et peur
A minuit je suis près de toi qui toujours m’attend
L’alcôve mer bleue nuages azurés
Le lit au parfum de bois l’aéroplane en bois
Vagues corporelles le long de la forêt charnelle
Des vagues et des vagues et des morsures
Toi en grand chevalier comme si c’était en premier chantier
Tant de féminité en moi et pourtant quelque chose me manque
Cette fleur en velours noir fait éclore des herbes veloutées
Une dette envers l’automne car je suis si immaculée
Toute une vie je cours après mon amour

Je suis si immaculée et la nuit est ainsi plus pure
Auprès du feu sur la chaise Voltaire je me peigne
Ta langue tu la gardes pour moi seule
Chair en chaleur fait tomber les habits
Taille convulsive attend caresses tempêtueuses
Lumière douce batterie solaire, odeur des ylansdoigts subtiles, odeur velouteuse de la chair
Les sapins inquiets coulent leur sève ambrée, moulins à vent affolés à cause de tes ouragans crescendo decrescendo
Toutes les fois qu’on fait l’amour vont naitre d’autres vies
Jamais de la paresse, de vieux jeux, de l’indifférence
Jamais manque d’explosions de plaisir
Energie et rythme dans mon dos
Moi forêt de poèmes et à toi d’en gouter
Svelte dans tes bras alors que tout en ce monde n’est que folle violence
Rien comme chez nous là où règne un amour éternel
Doux et exquis, odoré et chaud, ton amour, et je vais donner naissance à la Terre
Lumière d’amour partout de beaux rêves
Légende d’amour l’Histoire terrestre
L’Histoire du vivant qui ne connait ni l’oubli ni la fin
Sobre et ennivré tu m’aimes comme on sirote une bouteille d’un liqueur précieux
(Sentir, réveiller les sens à travers l’âme des ferments, et ensuite lentement on le boit)
Roméo avec Giselles dans ses bras dans le jardin marchant doucement tout en chantant:
“Je baise la fragrance de ta gorge
Laisse-moi baiser, baiser ce fruit docile
La gorge pleine duveteuse et chaude
Jeune bouton de fleur rouge
La poitrine pleine d’énergie volant vers les obscurités”

Atterrant d’un souffle Carmen dans sa flamme de jupe, se vidant le coeur avec Adam:
“Ennivrante dans la recherche d’une voie
profonde vers l’amour
et noyée dans la source d’amour
jamais apaisée”

Extrême désespoir pour ainsi dire adieu a la perplexité
Les traces d’ouragan y restent intacts aux morsures
Mi-conscient avec les mains tu lisses mes cheveux
Un amour d’un million d’années se précipite en cette nuit
Un amour à vie et pourtant inassouvi
La lumière danse sur le corps printanier
Et l’humanité se renait de ce monde
Le soleil se dépouille de ses vêtements car tu es si jeune